Exypnos

Ece Icarius ? Que fait-elle ici ? Se serait-elle échappée du Camp Céris ? Je jette un coup d’œil nerveux à ma troupe. À peine eus-je le temps d'échafauder un plan qu'un nouveau facteur imprévu vient perturber l'opération. Cela peut sembler anodin mais  face à un tel danger, le moindre changement est susceptible de compromettre la mission. Je dois réprimer mon agacement et reprendre le contrôle de la situation. Ma troupe est restée en position jusqu'à présent et ne doit en aucun cas se laisser décontenancer, la moindre hésitation pouvant être fatale.
Il revient à moi de mettre au point un nouveau plan d'attaque en prenant en compte ce nouveau paramètre, et je dois faire vite.

Je retiens que la bête sait que nous sommes dans les parages, sans pour autant avoir pu nous localiser. Son ouïe est fine, et rester immobiles nous a donc permis de gagner un peu de temps. Nous devons toutefois agir rapidement ; je ne donne pas cher ma peau si cette créature repère notre position.
La situation est délicate et - dans la mesure du possible - je dois éviter à mes soldats de prendre des risques inutiles. Au vu des réflexes du monstres et de ses capacités sensorielles, venir l'attaquer de front reviendrait à nous envoyer à la mort. J'ai bien vu comment cette créature a balayé les membres de la secte, et avec quelle aisance elle a repoussé une vampire. Je ne vois plus qu'une seule solution qui s'offre à nous : diviser pour mieux régner.

J'envoie le signal à ma troupe pour qu'elle se disperse en vitesse, et encercle la créature. Nous révélons ainsi notre position, mais c'est un risque à prendre. Qu'importe les réflexes de la créature, elle ne pourra pas repousser un assaut lui venant de tous les côtés. Je lance aussitôt l'attaque, battant des ailes pour me donner un meilleur élan. En vol, je plonge en piqué sur le golem pour lui donner un coup latéral (dé physique - lancer 1). Puis, je vise sa patte tenant la chaîne pour libérer la vouivre prisonnière (dé physique - lancer 2).

Un éclair. Un flash lumineux. Quelques voix dans le lointain. Puis, plus rien.
Je n'ai pas souffert, pas reçu le moindre choc malgré la charge de l'alicorne. Le paysage est blanc. Je ne sens rien. Je ne vois rien. Mon corps ne répond pas. Suis-je mort ? Est-ce ainsi que j'achève ma carrière ? Abattu par un seul adversaire ? C'était brusque. J'aurais voulu connaître une fin plus glorieuse. Mes dernières pensées. Je laisse mon esprit dériver dans le lointain.
Le temps passe. Des minutes ? Des heures ? Je ne saurais le dire. Ma conscience ne s'est pas évaporée. J'existe encore. Je réfléchis. Je ressens.
Peut-être ai-je survécu après tout ? Peut-être ai-je seulement été étourdi ? Peut-être vais-je me réveiller, secouru par les gardes du camp ?
Un essai. Je rassemble ma concentration. J'y arrive. Je ne vois toujours rien mais au moins je suis sûr que je vie. Je respire. J'arrive à sentir mon corps mais je n'arrive pas à activer mes muscles. Je suis encore engourdi. Peut-être devrais-je me reposer un moment avant de retenter un nouvel essai. Je suis soulagé. Je me détends. Je me repose.

Le temps passe. Ou alors s'est-il arrêté. Je perds mes notions. Je vie une sensation inédite. Le temps et l'espace n'ont plus de sens. Où suis-je ? Suis-je toujours inconscient dans le monde extérieur ? A nouveau, je sens l'inquiétude m'envahir. Pourquoi ne me suis toujours pas réveillé ? Ai-je été gravement blessé ? Jamais de ma vie je n'ai eu de sensation aussi frustrante. J'ai beau avoir forgé mon mental, j'espère que le cauchemar cessera bientôt.
Je prends une inspiration. Je garde mon calme. Je ne cède pas à la panique. Quelques pensées rationnelles me suffisent. Quoi qu'il se passe, je sais que je tiendrai le coup.
Mes muscles se crispent. Je sens mon corps bouger de lui-même. Ce n'est pas de mon gré. Que se passe-t-il ? Me pousserait-t-on ?
Non. Je ressens une présence étrangère. Est-ce une sensation de brûlure que je sens subitement sur mon front ?

Ces sensations qui me rappellent le monde extérieur me ramènent à la brusque réalité des faits. Tout est clair ! L'alicorne ! Il essaie de me contrôler ! Bien sûr ! Son attaque m'a bel et bien touché mais pas de la manière dont je l'imaginais. Sa magie perverse est sans doute l'auteure de cela. Est-ce donc ce qu'a ressenti le garde contaminé avant que l'alicorne ne prenne possession de son corps ? Si oui, je sais pertinemment que je risque de subir le même sort.

Je sens un sentiment de révolte naître dans mes entrailles. Une pulsion violente qui me redonne un second souffle. Désormais, j'ai presque honte de m'être laissé abattre aussi facilement. Peut-être l'alicorne pense-t-il avoir gagné en prenant possession de mes moyens mais il se trompe. Je peux encore me battre.
L'espoir est permis.
Mon combat n'est pas terminé.

Vous avez violé le territoire de la bête, elle passe à l'attaque. La terre s'ouvre subitement sous les sabots de Theyn et celui-ci percute le plafond dans un bruit sourd. Avant que Theyn n'ai le temps de réaliser ce qui lui arrive, il se retrouve prisonnier entre les crochets de la guivre. L'énorme gueule béante de l'animal semble suffisamment grande pour l'avaler. Au contact avec la salive de la créature, Theyn ressent une sensation de brûlure sur l'épaule.
Adishri et Gayst sont en mesure d'entendre les bruits de combat de là où ils sont.
Un dé physique de Theyn pour tenter de s'échapper

Vous approchez du but. Le voyageur vous attend au tournant du chemin que vous empruntez. Sitôt que vous entrez dans la cave littorale, vous tombez nez à nez avec le léviathan dont le regard s'illumine à votre vue.

Nom : Avarar Espèce : Léviathan boréal Sexe : Masculin Taille : 6.50(h) ; 25(l)

« Vous voici enfin. »

Gratitude et soulagement sont perceptibles dans la voix rauque du léviathan. Depuis combien de temps est-il resté ici ? Des heures, peut-être même une journée entière. Il redresse la tête, vous regardant droit dans les yeux, essayant de se donner meilleure prestance.

« Pardonnez mon impolitesse, je me nomme Avarar, originaire de l'océan d'immensité. Je viens de loin. Après avoir vu la Dynastie de Katang de mes propres yeux, j'ai voulu me rendre à Arantis. »

Il s'interrompt dans son récit, tapant le mur de glace de la nageoire, d'un geste de frustration.

« Mais la tempête m'a pris de cours. J'ai dévié de ma trajectoire et me suis échoué sur cette île que vous appelez le Freezer de Dante. La marée est tombée, et cette grotte est trop étroite pour que je puisse ne serais-ce que me retourner. »

Maintenant que vous avez trouvé le concerné, il est temps de le sortir d'ici. Le léviathan est d'une telle immensité qu'il occupe la quasi-entièreté de la place dans la grotte. Il est impensable qu'il vous suive dans le chemin que vous avez emprunté. Briser le mur de glace inonderait la glace, qui reste une possibilité.

« Allez aux tourelles. Lorsque l’opportunité se présentera, vous bombarderez sa corne. Il est temps d’en finir une bonne fois pour toutes. »
« Vous libérer ? Qui vous dit que nous allons vous libérer ? » raillé-je. « J’ignore quelles idées sordides vous avez pu mettre dans la tête de ce soldat mais vous ne me bernerez pas. »
« Permettez-moi de récapituler les faits. Vous êtes entrée dans le camp par effraction tout en répandant la mort sur votre passage. Vous avez sciemment ignoré tout avertissement adressé à votre égard et avez tenté de nous asservir. Je pense qu’il n’y a pas plus clair comme déclaration de guerre. »
« J’ignore ce qui me sidère le plus, que vous pensiez me faire avaler pareilles sornettes ou que vous vous trouvez tout d’un coup prompte à la négociation maintenant que vous êtes en difficulté. »
« Je crains pour vous que vous ne soyez arrivée au point de non-retour. Vous avez déjà laissé passer votre opportunité de négocier. »
« Maintenant rendez-vous ou mourrez. C’est la dernière chance que je vous donne. »

Je perçois l’amertume de mon interlocutrice, sa vision n’en est que plus réaliste. Maîtresse de la peur, cette dragonne est des premières personnes concernées par le traitement des mages sombres sur le continent. Crainte et évitée à Warfang, sa situation n’est hélas pas des plus déplorables. En naissant plus au Sud, elle aurait été privée d’un bon nombre de droits. Changer la mentalité de ces régions relèverait de l’utopie pour certains, et bien que sa philosophie soit honorable, Jormur doit encore faire ses preuves aux yeux des autres. L’Empire prospère, reflet même du succès que l’empereur.
« N’ayez crainte, ma garde est on ne peut plus apte à maîtriser Ece Icarius. » affirmé-je.
« Je pense qu’il est temps d’y aller, une longue route nous attend. »

Je fais l’effet escompté. Je replie mon aile et regarde les marchands s’éloigner. Je prends le temps d’étudier soigneusement leurs visages ainsi que leurs gestes. Ces faux sourires ne me laissent pas dupe, et les entendre maugréer n’ajoute aucune subtilité à leur démarche. J’hausse un sourcil de mécontentement. L’hypocrisie est à son paroxysme. Alors qu’ils ne se seraient jamais pliés à l’avis d’un quelconque sous-fifre, aucun d’eux n’a eu la folie de me défier. Si je n’avais pas été à la tête de l’escouade, je crains qu’il y ait eu des dommages à déplorer. Bien que nos relations avec Warfang restent avant tout commerciales, c’est un constat inquiétant pour l’Empire de voir une troupe de soldats poursuivie de la sorte. Quand bien même Ece Icarius est célèbre pour avoir porté préjudice à de nombreux marchands, notre jugement a valeur de loi et nous n’aurions jamais dû être interpelés de la sorte.
« Hum... merci. »
Je m’échappe à mes réflexions pour reporter mon attention sur la dragonne écarlate. Je l’écoute en silence expliquer les raisons de son agissement. Je n’ajoute rien, me contenter d’acquiescer. En d’autres circonstances, j’aurais félicité son sang-froid ; elle a su garder son calme et ne s’est pas laissée décontenancer par l’hostilité manifeste des habitants à son égard. Néanmoins, dans le contexte de la cité, son geste – bien que louable - était dangereux et témoignait d’un manque de jugeote. Elle s’est placée en situation de péril. Exagéré-je de l’affirmer ? Hélas, je pense que sans mon intervention, la dragonne écarlate aurait très bien pu subir le déferlement de la foule. J’ai eu l’occasion d’intercepter quelques échanges, et ai vite compris qu’il fallait mettre rapidement un terme à la situation. La superstition des habitants de la région est amplement suffisante pour initier un procès en sorcellerie à un mage sombre.
Je jette un regard circulaire pour étudier les alentours. Les mécontents semblent être partis pour de bons
« Si l’avenir ne vous semble pas favorable, n’oubliez pas qu’il existe des terres plus accueillantes. »

Jardins de Midi, 3E70, école de magie de Malaar
Un jour comme les autres à l’académie. Les étudiants rejoignent les professeurs pour assister aux cours. Le midi, une pause à lieu et chacun vaque à ses occupations.
Un guépard nommé Antidus est un professeur réputé de cette école. Son sujet d’étude n’est nulle autre que Vindex. L’arme légendaire a été confiée à cette école majestueuse par l’état afin d’en découvrir les secrets, mais seuls quelques élus bien placés ont eu l’occasion de l’étudier. La plupart ignorent même la présence de cette arme au sein de l’école ; le transfert de Vindex s’est opéré dans le plus grand des secrets pour unique cause la convoitise qu’elle génère. Antidus ouvre une trappe dissimulée entre des lianes, et descend une échelle vers une pièce souterraine. Il est tout d’abord surpris de ne voir personne posté à l’entrée de la salle. Sa surprise vire rapidement à la peur alors qu’il accoure vers la vitre supposée contenir Vindex ; l’arme n’est plus là.
Antidus monte rapidement les échelles et alerte le proviseur. Tous les étudiants ont été congédiés à leurs dortoirs. Les autorités sont tout de suite appelées, et les enseignants fouillent l’école de fond en comble.
Votre voyage maritime jusqu’aux Mondes Oubliés s’est bien passé. Vous contemplez ces nouvelles terres accueillantes d’un air enthousiaste. C’est la première fois que vous mettez les pieds ici et êtes curieux de découvrir les particularités de cette civilisation dont vous avez tant entendu parler.
Alors que le soleil commence à décliner sur l’horizon, vous avez pris une caravane vous menant au bourg le plus proche. Plusieurs voyageurs sont également présents, qu’ils viennent du Royaume du Milieu ou du Monde d’Avalar. C’est un long chemin qui vous attend, et vous écoutez patiemment les instructions du guide alors qu’il vous conte l’histoire de la région.
Vers le crépuscule, la caravane fait halte pour la nuit et tout le monde se prépare à camper. Vous vous éloignez du groupe, explorant les horizons. Vous entendez des bruits de pas précipiter, puis deux guépards apparaissent devant vous, à dos

Nulle gloire n’a été tirée de notre victoire. Nulle réjouissance n’a été portée à l’Empire. Une troupe d’assaut organisée s’est faite décimée. L’issue de l’affrontement n’a tenu qu’à un fil. Quand bien même la garde impériale n’aura subi aucune perte, cette catastrophe est un symbole fort pour nous qui représentons l’Empire. Nous n’avons pourtant guère commis d’erreur. Nous avons déployé tous les effectifs nécessaires. Nous avons pris toutes les précautions possibles.
Mais cela n’a pas suffi.
Comment une telle puissance peut-elle exister dans la nature ? Nul être sur cette terre, aussi coriace soit-il, n’aurait dû pouvoir nous mettre à mal. Je pense que le doute n’est dès lors plus permis sur l’origine de cette ; nous subissons un courroux d’ordre divin. J’aurais bien été le dernier à l’admettre, habitué que je suis aux superstitions et aux vérités déformées par les personnes plus impressionnables. C’est bien la première fois de toute ma carrière que je fais face des ennemis de telle envergure.

L’atmosphère des jours qui suivirent notre retour à Braserio fut toute particulière. Un silence pesant régnait sur la sphère de commandement, où seule la gestuelle trahissait la nervosité générale. Lorsque je croisais les membres de mon escouade, j’interceptais les coups d’œil lourds qu’ils s’échangeaient. L’inquiétude gagne chacun, alors que personne n’ose exprimer ses pires craintes de vive voix. Tous se demandent où l’ennemi frappera ensuite. Et si, la prochaine fois, nous parviendrons à le repousser. C’est une des craintes que je partage ; le pire reste à venir.
Malheureusement, la peur ronge petit à petit la population du continent. L’Empire n’a pas communiqué la moindre informations concernant l’existence même de cet assaut, mais il est des évènements qui ne peuvent passer inaperçus. Les rumeurs vont à bon train, certaines se rapprochant affreusement de la réalité. Nous ne pouvons rien faire pour les dissiper, et révéler les faits ne provoquerait qu’un affolement général. Nous ne faisons que retarder l’inévitable ; les assauts répétés sur le continent se suffiront à eux-mêmes.

Aurions-dû écouter Citrine lorsqu’elle a tenté de nous avertir ? Nous n’avions alors pas la moindre idée du danger à venir. Si ses propos ont – dans les premiers temps – été accueillis dans un grand scepticisme, il en va désormais autrement. L’Empire est prêt à accorder crédit à ses paroles, quoique tardif. Nous sommes désormais en mesure d’affirmer que l’alicorne n’a pas menti. Peut-être même possède-t-elle des informations susceptibles de nous aider, à supposer que nous parvenions à les lui extraire. Force est de reconnaître qu’elle est notre meilleure chance de faire face à ce qu’il va advenir.
Contrairement à Sugilite, l’existence de Citrine a été gardée dans le grand secret. L’incident de son arrivée a eu lieu au Camp Céris, et il n’y a pas eu la moindre victime. Hormis les gardes du camp présents au moment de son arrivée, seuls quelques hauts-placés connaissent sa situation. Nous lui avons d’ailleurs aménagé une cellule sur place afin de ne pas la faire voyager à la vue de tous. Citrine s’est notamment vue confier un hôte suite à sa demande ; un soldat pégase s’étant porté volontaire pour l’alimenter en énergie.

In this world, there is no good, there is no evil.
Each beast knows the cost of surviving : killing or being killed. And sometimes, the consequences faced are unexpected.
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